23.03.1983 – Bordeaux – France
Lives and works between  🏗  Bordeaux and  đŸŒ± Ayssenes

👀  https://dda-nouvelle-aquitaine.org/Rayssac-Simon

 

Solo and duo exhibitions
2023 – Effeuiller la marguerite, Station V, Bayonne
2022 – Houga Houga, GrĂ©gory Cuquel & Simon Rayssac, Pierre Poumet, Bordeaux
2021 – CĂŽte Ouest, GrĂ©gory Cuquel & Simon Rayssac, Galerie Tator, Lyon
2019 – Une jeune fille dans un champ de maĂŻs, La Centrale
2018 – Waterloo, Nicolas MilhĂ© & Simon Rayssac, Pierre Poumet, London
2018 – Les Volets Bleus, Pierre Poumet, Bordeaux
2018 – Des Cerises Sur Les Oreilles with Ludovic Beillard, L’Annexe, Paris
2018 – Tout L’Univers, Palette Terre, Paris
2017 – Cheval et Fontaine, Galerie Bien
2017 – Des Ronds Dans L’eau, After Howl, Bruxelles
2017 – Fleur de Pays with Ludovic Beillard, Atelier W, Pantin
2017 – Une Jeune fille dans un champ de MaĂŻs, Bikini, Lyon
2017 – Regarder l’herbe pousser, Pierre Poumet, Bordeaux
2016 – Femme Au Foyer, Silicone, Bordeaux
2016 – Haut Le Coeur with Ludovic Beillard, Escalier B, Bordeaux
2015 – Dans Le Rose, Escalier B, Bordeaux
2015 – Je t’aime, Fabian Home, Bruxelles
2013 – Do You Remember The Milk?, 5UN7, Bordeaux

 

Group exhibitions
2022 – Le vent souffle oĂč il veut, Galerie Valentin , Paris
2022 – La Dame Ă  la Licorne, curated by Corinne Szabo, Les GlaciĂšres Architecture, Cauderan
2021 – In The Hanging Garden No One Sleeps, curated by Lena Peyrard, La Reserve Bienvenue, Bordeaux
2021 – De la Peinture, curated by Coline Gaulot, Espace Cumulus, Floirac
2020 – MillĂ©niales – Peintures 2000-2020, curated by Vincent PĂ©coil, Frac Nouvelle-Aquitaine MECA, Bordeaux
2020 – Le Virus De La Peinture, curated by Connoisseurs, Online Exhibition
2019 – AuloffĂ©e, curated by Élise Girardot, Pessac
2019 – Novembre Ă  Vitry, Galerie Jean Collet, Vitry-sur-Seine
2019 – Langage II – Tilder, curated by C.O.F, Centre Pompidou, Paris
2019 – Drawing Now, Galerie Anne Barrault, Paris
2018 – NoEL, Galerie Anne Barrault, Paris
2018 – Novembre Ă  Vitry, Galerie Jean Collet, Vitry-sur-Seine
2018 – Cruising In a Palace, invited by Titanix, Electra Palace, Athens
2018 – Pendant Que Les Champs Brulent, Plateforme, Paris
2018 – Sessions #7, Galerie Bertrand Grimont, Paris
2017 – Double Trouble, Ici Gallery, Paris
2017 – Les EntrĂ©es Extraordinaire III, Atelier W, Pantin
2016 – Des Embruns, Pierre Poumet, Bordeaux
2016 – Les EntrĂ©es Extraordinaire II, Atelier W, Pantin
2015 – Anger Management, Komplot, Bruxelles

 

Residencies
2018 – Le Manoir, Mouthier Haute-Pierre
2017 – Le Courant Ayssenois, Ayssenes
2016 – Chambres Ă  part, 35h, Paris

 

Curatorial
2019 – PopCorn Time, Eponyme, Bordeaux (Karina Bisch, Bastien Cosson, Camilia Oliveira Fairclought, Josquin Gouilly Frossard, Coraline Guilbeau)
2017 – (with FrĂ©dĂ©ric Houvert) les Tournesols (FrĂ©dĂ©ric Houvert, Laurent Proux et Daniel Mato)
2017 – (with Ludovic Beillard, Coraline Guilbeau), Beautiful, EBABX, Bordeaux
2017 – (with Ludovic Beillard) L’odeur des sentiments, Hypercorps, Bruxelles (Martin Belou, Laurie Charles, Cyril Debon, Jos de Gruyter & Harald Thys, Romain Juan, RĂ©mi Lambert, Antoine Renard, ZoĂ© de Soumagnat)

 

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Edition
2020 – Le Peintre et son ProblĂšme
2019 – Tout L’univers en 46×55 cm
2017 – Jour de CroĂ»te, Lapin-Canard LC067

 

Links
Review – CĂŽte Ouest, Galerie Tator  🔗
Text – CĂŽte Ouest, Hugo Pernet  📖
Text – Je suis heureux… il fait soleil, Émilie Flory  🔗
Press – ArtPress 485, Romain Mathieu, Abstractions Impures  📖
Review – Kubaparis, Les volets Bleus  🔗
Review- Palette Terre, Tout L’Univers  🔗
Press – Connoisseurs, Le Virus De La Peinture  📖
Press – Editions Naima, La Centrale, une jeune fille dans un champ de maĂŻs  🔗
Review – Tzvetnik, Des Cerises Sur Les Oreilles  🔗
Review – Tzvetnik, Fleur De Pays  🔗
Review – Art Viewer,  L’Odeur Des Sentiments  🔗
Review – After Howl, Des Ronds Dans L’Eau  🔗
Text – Revue Laura, Elise Girardot , A Travers La FenĂȘtre  📖
Text – Boombang – Clare Mary Puyfoulhoux – Grand RĂ©cits Sur Fond blanc  🔗
Text – Junkpage, Produire Une Intensité  🔗
Text – Junkpage, Paradis Perdus  🔗
Review – Galerie Bien, Cheval et Fontaine  🔗

 

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đŸ‡«đŸ‡·Â  Dans sa peinture, Simon Rayssac use de la rĂ©pĂ©tition des motifs, des couleurs et des mouvements. Chez lui la rĂ©pĂ©tition est en perpĂ©tuelle crĂ©ation. Par l’articulation des oppositions, des ressemblances et des reflets, elle ne cesse de s’enrichir ou de se mĂ©tamorphoser. Le terme n’est jamais atteint. Le retour au point de dĂ©part est toujours possible. La virtuositĂ© et la maladresse s’entremĂȘlent. Cet artiste ne cherche pas Ă  rĂ©soudre les contradictions. Au contraire il les affirme. Rien n’est plus Ă©tranger Ă  sa peinture que la dĂ©termination stricte, l’argumentation autoritaire. Il n’a pas pour but de cadrer, dĂ©limiter son geste pictural mais plutĂŽt de s’en servir comme un levier de dĂ©bordement et d’éclatement pour aller de l’avant et saisir un foisonnement de sensations et d’images. S’il existe une relation entre notre monde et le sien, elle est analogue Ă  la relation amoureuse, c’est-Ă -dire qu’elle est faite de fantaisies, de tentations et d’abandons, d’envols, de frĂ©missements et de matĂ©rialitĂ© du quotidien, de fusions et de sĂ©parations. Et ces deux mondes sont nĂ©cessaires, l’un ne supprimant jamais l’autre, dans une alliance
permanente de rupture et de réconciliation. (Didier Arnaudet) 

🇬🇧  In his paintings, Simon Rayssac uses the repetition of patterns, colours and movements.
In his work, repetition is in a process of permanent creation. Through the articulation of opposites, similarities and reflections, his work is constantly enriching and transforming itself. The endpoint is never reached. Returning to the starting point is always possible. Virtuosity and clumsiness blend together. This artist does not seek to resolve contradictions. On the contrary, he affirms them. Nothing is further away from his work than strict determination and authoritarian argumentation. His purpose is not to enclose or delimit his pictorial gesture, but rather to use it as a tool for excess and fracturing in order to forge ahead and seize a profusion of sensations and images. If there exists a relationship between our world and his, it is analogous to love, that is to say, it is made up of fantasies, temptations and abandon, flights of fancy, quivering and the stuff of daily life, of fusions and separations. And these two worlds are necessary, they never fully suppress each other; they are in a permanent alliance of rupture and reconciliation. (Didier Arnaudet)

 

 

đŸ‡«đŸ‡·Â  Chers peintres, Abandonnons-nous sans tarder aux purs baisers de l’air, aux bienfaits de la mer, nourrissons nos pensĂ©es d’abord, nos corps ensuite, goĂ»tons les fruits de l’espace, le parfum et les sons des couleurs, sublimons nos idĂ©es. (
) Dame peinture toujours jeune, je vous donne mon cƓur, je vous donne mon corps. Vive vous ! Je vous aime ! Ces mots que James Ensor adresse Ă  ses adelphes peintres et Ă  la peinture matĂ©rialisent bien les idĂ©es et Ă©motions plurielles qui entourent ma vision du travail de Simon Rayssac.  L’artiste offre des Ɠuvres comme des histoires, rĂ©vĂ©latrices de « petits riens », qui font que la vie resplendit autour du chat du Docteur P, sur le mystĂšre singulier d’une sĂ©rie de bĂątons dansants, avec des Ă©tudes (qui n’en sont pas) de cheveux, carpes, ciel brumeux, fourrure au poisson entremĂȘlĂ©s. Il s’attache au caractĂšre fugitif des choses, parce qu’il y a urgence Ă  peindre. En Ă©mane une impulsion vitale de crĂ©er vite, fort, beaucoup, peindre sans fin quand le jour est bon. Un jour, une toile, deux formats. Ne pas cesser. Observer la nature, la faune, la flore. Faire jusqu’au bout « parce qu’on va tous mourir ». Les choses circulent dans ce travail foisonnant et l’émotion peut ĂȘtre intellectuelle, brute ou viscĂ©rale. Son approche demande de s’impliquer, sentir son corps de regardeur prendre la mesure de celui du peintre ; ses gestes, la force, la masse vibrante de celui qui se confronte Ă  la toile quand il travaille. « Voir de prĂšs » les virgules du pinceau, les embuĂ©s, le gras sensuel de la matiĂšre, les apparences vaporeuses et l’absence de perspective par la prĂ©sence quasi constante de la planĂ©itĂ©. La couleur, chez lui, vous emporte. Elle illusionne et agite.  Si la palette peut parfois ĂȘtre restreinte dans une toile, c’est un grand embrasement chromatique qui sillonne l’ensemble de son Ɠuvre. La joute entre le rouge cinabre et le vert de Grande Ă©tude d’éclairage pour plante verte (2018), le souvenir perdu de l’orange vif et du bleu outremer d’une pluie fine sur la dune, les exaltations de jaunes, verts, ocres, bruns et roses, les nuances cendrĂ©es des nuits aux louves, Étude de corbeaux (2019) et Dans la buĂ©e (2019) jusqu’aux crĂȘtes violines des collines d’hiver en Aveyron ; tout fait parler le cƓur, la mĂ©moire et le ventre.  Le verbe, lui, arrive avant que la toile naisse. Le titre comme Ă©lĂ©ment fondateur de l’Ɠuvre reste pour l’artiste un protocole de travail. En nombre, ils deviennent poĂšmes, invitent et orientent le regard et l’imagination, dirigent le style, figurent les formes, structurent la fausse abstraction. Tout comme les sĂ©ries, les variations rythment rĂ©guliĂšrement les productions sur toile ou sur papier. Reprendre le motif jusqu’à Ă©puiser le sujet. Une nouvelle temporalitĂ© arrive dans la façon de travailler de l’artiste : revoir, laisser pour pause, repeindre plutĂŽt que faire voler. Depuis peu il pratique des Ă©carts protocolaires, accepte la reprise de certaines Ɠuvres, change de format, encadre les toiles de baguettes peintes, comme une fiction nouvelle. Il s’autorise. C’est en prĂȘtant son corps au monde que le peintre change le monde en peinture. Dans les vidĂ©os One Night Stand le corps court ou est statique au milieu des Ɠuvres des autres. Sa voix — outil unique et singulier — son oscillation, sa mĂ©lodie primale entre cri, chant mystique et modulation chamanique permet tout Ă  la fois d’évoquer l’apaisement, la peur et la jubilation. Elle convoque les mĂ©moires, provoque le souvenir. L’artiste est lĂ , nu et mĂ» par le monde. Il est souvent question de mĂ©moire dans l’Ɠuvre polysensorielle de Simon Rayssac. La mĂ©moire mĂ©lancolique des joies Ă  venir et des bonheurs perdus, des temps rĂ©cents Ă  AssĂšynes et celle universelle d’un retour Ă  la nature, leurre autant que boussole. Contemplative face Ă  certaines toiles, heureuse dĂ©stabilisĂ©e face Ă  d’autres, j’y entends souvent de la musique, que je chante dans la rue ou fredonne simplement
 Je suis heureux
 il fait soleil. Et pourtant
 (Émilie Flory)

đŸ‡©đŸ‡Ș  Liebe Malerinnen und Maler! Geben wir uns unverzĂŒglich den reinen KĂŒssen der Luft und den Wohltaten des Meeres hin, nĂ€hren wir zuerst unsere Gedanken, dann unsere Körper, schmecken wir die FrĂŒchte des Raumes, den Duft und den Klang der Farben, sublimieren wir unsere Ideen. (…)
Dame Malerei immer jung, ich gebe Ihnen mein Herz, ich gebe Ihnen meinen Körper. Ein Hoch auf euch! Ich liebe euch! Diese Worte, die James Ensor an seine adeligen Maler und an die Malerei richtete, verkörpern die vielfĂ€ltigen Ideen und Emotionen, die meine Sicht auf die Arbeiten von Simon Rayssac umgeben. Der KĂŒnstler bietet Werke wie Geschichten, die die « kleinen Dinge » aufdecken, die das Leben um die Katze von Dr. P herum erstrahlen lassen, ĂŒber das einzigartige Geheimnis einer Reihe von tanzenden Stöcken, mit Studien (die keine sind) von Haaren, Karpfen, nebligem Himmel, Pelz und Fisch, die miteinander verwoben sind. Er konzentriert sich auf den flĂŒchtigen Charakter der Dinge, denn das Malen ist dringend. Von ihm geht ein vitaler Impuls aus, schnell, stark, viel zu schaffen, endlos zu malen, wenn der Tag gut ist. Ein Tag, eine Leinwand, zwei Formate. Nicht aufhören. Die Natur, die Fauna und die Flora beobachten. Bis zum Ende machen, « weil wir alle sterben werden ». Die Dinge fließen in dieser ĂŒberbordenden Arbeit und die Emotionen können intellektuell, roh oder viszeral sein. Man muss sich auf sie einlassen und spĂŒren, wie der Körper des Betrachters den Körper des Malers ausmisst; seine Gesten, die Kraft und die vibrierende Masse desjenigen, der sich bei der Arbeit mit der Leinwand konfrontiert. « Aus der NĂ€he sehen » die Kommas des Pinsels, die BeschlĂ€ge, das sinnliche Fett der Materie, die dunstigen Erscheinungen und das Fehlen einer Perspektive durch die fast stĂ€ndige PrĂ€senz der FlĂ€chigkeit. Die Farbe nimmt einen bei ihm mit. Sie illusioniert und erregt.  Auch wenn die Palette in einem GemĂ€lde manchmal eingeschrĂ€nkt sein kann, so ist es doch eine große chromatische Glut, die sein gesamtes Werk durchzieht. Der Wettstreit zwischen Zinnoberrot und GrĂŒn in Grande Ă©tude d’Ă©clairage pour plante verte (2018), die verlorene Erinnerung an das leuchtende Orange und Ultramarinblau eines feinen Regens auf der DĂŒne, die Exaltationen von Gelb, GrĂŒn, Ocker, Braun und Rosa, die aschfarbenen Nuancen in nuits aux louves, Étude de corbeaux (2019) und Dans la buĂ©e (2019) bis hin zu den violetten KĂ€mmen der WinterhĂŒgel im Aveyron; alles lĂ€sst das Herz, die Erinnerung und den Bauch sprechen. Das Wort hingegen kommt, bevor das GemĂ€lde geboren wird. Der Titel als GrĂŒndungselement des Werks bleibt fĂŒr den KĂŒnstler ein Arbeitsprotokoll. In großer Zahl werden sie zu Gedichten, laden den Blick und die Vorstellungskraft ein und lenken sie, lenken den Stil, stellen die Formen dar und strukturieren die falsche Abstraktion. Ebenso wie die Serien bestimmen auch die Variationen regelmĂ€ĂŸig den Rhythmus der Produktionen auf Leinwand oder Papier. Das Motiv immer wieder aufgreifen, bis das Subjekt erschöpft ist. Eine neue Zeitlichkeit hĂ€lt Einzug in die Arbeitsweise des KĂŒnstlers: ĂŒberarbeiten, zur Pause stehen lassen, ĂŒbermalen statt fliegen lassen. Seit kurzem praktiziert er protokollarische Abweichungen, akzeptiert die Wiederaufnahme bestimmter Werke, Ă€ndert das Format, rahmt die LeinwĂ€nde mit bemalten StĂ€ben ein, wie eine neue Fiktion. Er erlaubt sich selbst. Indem der Maler der Welt seinen Körper leiht, verĂ€ndert er die Welt in Malerei. In den Videos One Night Stand lĂ€uft der Körper inmitten der Werke anderer oder ist statisch. Ihre Stimme – ein einzigartiges und einzigartiges Werkzeug – ihre Schwingung, ihre urtĂŒmliche Melodie zwischen Schrei, mystischem Gesang und schamanistischer Modulation ermöglicht es, gleichzeitig Beruhigung, Angst und Jubel heraufzubeschwören. Sie ruft Erinnerungen hervor und provoziert das Erinnern. Der KĂŒnstler ist da, nackt und von der Welt bewegt. In Simon Rayssacs polysensorischem Werk ist oft von Erinnerung die Rede. Die melancholische Erinnerung an kommende Freuden und verlorenes GlĂŒck, an die jĂŒngsten Zeiten in AssĂšynes und die universelle Erinnerung an eine RĂŒckkehr zur Natur, die sowohl Trugbild als auch Kompass ist. Kontemplativ vor manchen GemĂ€lden, glĂŒcklich und verunsichert vor anderen, höre ich oft Musik, die ich auf der Straße singe oder einfach nur summe… Ich bin glĂŒcklich … es ist sonnig. Und doch… (Émilie Flory)
 
 
 
 
đŸ‡«đŸ‡·Â  De larges gouttes d’eau rouges tombent en fracas sur la dune. Lourdes et solides, elles sont transpercĂ©es par le soleil couchant. Pourquoi Simon Rayssac nous dĂ©livre t-il un. geste Ă©vanescent ? Toile aprĂšs toile, le peintre semble dĂ©rouler une impression personnelle et fugace, une histoire d’intimitĂ© pudique, une quĂȘte incessante et jamais. rassasiĂ©e. ObservĂ©es par la fenĂȘtre de l’atelier, les apparitions sont baignĂ©es dans la. peinture. Les empreintes se dĂ©clinent et rythment de grands aplats. Ces leitmotivs glanĂ©s par l’artiste, tels des prĂ©textes Ă  la reprĂ©sentation, matĂ©rialisent tantĂŽt des souvenirs, tantĂŽt des impressions de paysages fragmentĂ©s oĂč le dĂ©tail prĂ©domine : un tablier ondulant, un vide laissĂ© par une feuille d’abricotier sur laquelle la lumiĂšre rasante scintille. Aux antipodes des grandes manifestations de la nature, un geste caractĂ©rise l’humain. Les variations dĂ©peintes par Simon Rayssac seraient alors les mouvements de corps naturels personnifiĂ©s dĂ©clinant une multiplicitĂ© de personnages : feuilles, fleurs, pierres, pluies, sables
 Toujours, les motifs arborent une expression propre, un trait de caractĂšre. Ici, des ondulations terreuses nous traversent, nous sommes Ă©crasĂ©s par la boue qui s’accumule. LĂ , des fruits gĂ©ants ou des pivoines psychĂ©dĂ©liques exultent en couleurs et disproportions. Parfois absurdes, les sujets surchargent la toile sans vouloir la libĂ©rer, Ă  l’image de la persistance rĂ©tinienne ressentie par l’artiste lorsque son regard balayait la rĂ©alitĂ©. La buĂ©e froide et les oursins agresseurs font alors place Ă  une sombre chevelure dissimulĂ©e sous le va-et-vient d’un Ă©ventail. Les variations de Simon Rayssac forgent cette peinture d’émotions Ă©clatĂ©es qui saturent des paysages jamais dĂ©coratifs. Rien n’est cachĂ© dans cette partition, la fabrique de l’artiste est visible et chaque tableau est le tĂ©moignage d’un Ă©lan. (Élise Girardot)

🇬🇧   Large red drops of water fall in a clatter on the dune. Heavy and solid, they are pierced by the setting sun. Why does Simon Rayssac offer us an evanescent gesture? In canvas after canvas, the painter seems to unfurl a personal and fleeting impression, a story of modest intimacy, a never-ending and never-satiated quest. Observed through the window of the studio, the apparitions are bathed in paint. Imprints are arranged and give rhythm to large flat areas. These leitmotivs are gleaned by the artist, they are like pretexts for representation, sometimes they materialize memories, sometimes impressions of fragmented landscapes where detail predominates: an undulating apron, an emptiness left by an apricot leaf on which the raking light gleams. In contrast to major expressions of nature, the Human is characterized by a gesture. The variations portrayed by Simon Rayssac could thus be the movements of personified natural bodies, offering a multiplicity of characters: leaves, flowers, stones, rains, sands… Always, the motifs display an expression of themselves, a personality trait. Here, earthy undulations pass through us, we are crushed by the mud that accumulates. There, giant fruits or psychedelic peonies exult in colors and disproportions. Sometimes absurd, the subjects overload the canvas without wanting to liberate themselves from it, just like the retinal persistence felt by the artist when he gazes upon reality. The cold mist and aggressive sea urchins give way then to dark hair hidden under the comings and goings of a fan. Simon Rayssac’s variations forge this painting of exploded emotions that saturate never-decorative landscapes. Nothing is hidden in this musical score, the artist’s hand is visible and every painting is the testimony of an impulsion. (Élise Girardot)

 

 

đŸ‡«đŸ‡·Â  C’est une femme et qui cueille des abricots. Ce sont des abricots oranges, ils ont une chair, une forme, ont une empreinte prĂ©cise Ă  l’intĂ©rieur de la main. Simon Rayssac peint le matin, ou alors en journĂ©e, cela dĂ©pend du oĂč il est quand il peint. Il y a un homme assis, cet homme vit. Il a la responsabilitĂ© d’un champ, d’une terre, des saisons de la terre. Il est habillĂ© de bleu, l’un de ses outils est une faux. Celle-lĂ  mĂȘme qui. Cet homme assis, habillĂ© de bleu, n’a pas de visage. Ne donne pas son visage, trop singulier, Ă  l’exploration universelle de Simon qui peint depuis trois ans, depuis toujours. Le matin donc, et le reste du jour. Un cheval se promĂšne et tout le monde se souvient. Il y a la croupe bien ronde des ongulĂ©s sur les parois, il y a les sioux, il y a le regard de l’animal, sa transition perpĂ©tuelle (il est celui qui me meut), sa noblesse, ma libertĂ©. Il n’y a pas de toile, il n’y a pas de souvenir, il n’y a pas de fait, il y a Ă  peine un geste et il est fort. Je suis choquĂ©e comme lorsque j’ai eu peur de tomber aprĂšs avoir trĂ©buchĂ©. Le cheval a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© bleu. Lorsqu’il est passĂ© au format plus fort, Simon a fait une Ă©tape Ă  l’encre noire sur fond blanc. Il nous a montrĂ© les coulisses, les entrailles. Ce n’était pas joyeux mais pas non plus dĂ©lirant et la matiĂšre tout Ă  coup lĂ©gĂšre fut zĂ©brĂ©e comme le ciel quand l’orage terrasse les sommets. C’est une peinture qui ne vieillira jamais. Ensuite les choses se collent, occupent les espaces, trahissent tous les vides, se tassent. Une force en sĂ©rie, quand Simon peint. Il prend une idĂ©e, un souvenir, une impression. Il tient quelque chose, il transforme, ça devient autre. Ça part de lĂ  pour aller lĂ  et ça ne nous intĂ©resse pas. Il reprend lĂ  pour aller lĂ . Il y a une phrase, l’herbe qui pousse, son bruit. Il y a le temps, le coeur encore qui chavire. Gouache sur format A4. Huile ou encre. Acrylique. Une table pour les matiĂšres. Des murs, les toiles. Souvent deux en parallĂšle pour pratiquer l’exercice. Quand la lumiĂšre tombe des verriĂšres de l’atelier, quand ça se dĂ©place. C’est toujours grand jour, mĂȘme si le ciel se fait blanc. Le territoire des origines est sauvage mais les rayons traversent les branches comme ici. Remonter. La main ne parle pas des cavernes puisqu’elle en vient, puisqu’elle y est. Et nous avec elle. La main s’agite un peu, e cerveau pense. C’est tout ce rassemblĂ©, comprimĂ© qui s’exprime. C’est le vertige, le nĂ©ant, le il n’y a rien Ă  prĂ©sent, jamais rien, plus rien, il n’y avait rien non plus avant. C’est toujours trĂšs Ă©clatant. Simon tient, nous voyons. Les toiles ne font pas justice, ne prĂ©tendent Ă  rien, encore. Ne rĂ©solvent rien. (Clare Mary Puyfoulhoux)

🇬🇧    It is a woman who picks the apricots. They are orange apricots, they have flesh, a shape, they have a precise imprint inside the hand. Simon Rayssac paints in the morning, or during the day, depending on where he is when he paints. There is a sitting man, this man lives. He is responsible for a field, or a land, for the seasons of the earth. This seated man is dressed in blue, one of his tools is fake. The same one that. This man sitting, dressed in blue, has no face. Does not give his too singular face to Simon’s universal explorations, Simon has been painting for three years, for forever. In the morning, then, and the rest of the day. A horse goes for a walk and everyone remembers. There is the round rump of the ungulates on the walls, there are the Sioux, there is the gaze of the animal, its perpetual transition (that is the one that moves me), its nobility, my freedom. There is no canvas, there is no memory, there is no fact, there is barely a gesture, and it is strong. I am as shocked as when I was afraid of falling after tripping. The horse has already been blue. When he started using a larger format, Simon made a transition with black ink on a white background. He showed the backstage, the insides. It wasn’t joyful, but it wasn’t delirious either, and the suddenly-light material was zebra-striped like the sky when the storm strikes the peaks. It is a painting that will never grow old. Then things stick together, occupy spaces, betray all the emptiness, settle down. There is strength in series, when Simon paints. He takes an idea, a memory, an impression. He holds onto something, he transforms, it becomes something else. It starts from there and goes there and we’re not interested in it. It starts there again to go there. There is a phrase, the grass growing, its sound. There is time, the heart still capsizes. Gouache on A4 format. Oil or ink. Acrylic. A table for the materials. Walls, the canvases. Often two in parallel to practice the exercise. When the light falls from the glass ceiling of the studio, when it moves. It’s always bright, even when the sky is white. The territory of the origins is wild but the rays go through the branches like here. Go back up. The hand does not speak about the caves since it comes from them, since it is there. And us with it. The hand moves a bit, the brain thinks. It’s all that, collected and compressed, that expresses itself. It is vertigo, nothingness, there is nothing now, never nothing, there was nothing before either. It is always very bright. Simon is holding, we see. The canvases do not do justice, do not pretend to do anything, yet. Nothing is resolved. (Clare Mary Puyfoulhoux)

 

 

đŸ‡«đŸ‡·Â  Les peintures de Simon Rayssac sont un vivarium. Un vivarium sans clĂŽture, composĂ© d’ĂȘtres sensoriels, lĂ©gĂšrement agitĂ©s. Fragilement campĂ©s, ils dĂ©jouent les significations. Si on se place Ă  l’échelle de l’infime et que l’on prend la bonne lentille pour le voir, le plus quelconque apparaĂźt comme un ĂȘtre singulier, avec sa propre tenue, son propre champ de rĂ©sonnance ; Ă  l’occasion d’une rame, d’un feuillage, de ronds dans l’eau. Le dĂ©risoire, l’infiniment petit, c’est lĂ  oĂč on respire parce que tout y est tĂ©nu et changeant. Ici pas de loi mais des clins d’oeil. Tout se joue dans une inflexion minime, une attention Ă  la singularitĂ© des choses qui requiert Ă  chaque fois d’adapter lĂ©gĂšrement le code. Une ombre, un mouvement, une couleur donnent lieu Ă  une gĂ©omĂ©trie pudique dans laquelle des formes sans contour voisinent et forment des plans sans profondeur. On plonge, le flottement devient la matiĂšre mĂȘme du toucher, du contact. Mais ce flottement cache une autre matĂ©rialitĂ©, celle des coups de pinceau. On s’imagine la main, le corps, agitĂ©s. L’émotion, l’humour, la frustration, la contemplation : sur la toile les coups de pinceaux ont une Ă©loquence bavarde, semblent contenir les mille variations d’un coeur pris dans les alĂ©as du quotidien. La « patouille » est cette matiĂšre pleine d’emballement, elle s’emporte, Ă©tonnamment humaine, et la distance indĂ©finissable qui sĂ©pare chaque plan du tableau accueille ces dĂ©bordements Ă  l’infini. Quelque chose de la douceur du geste, du regard fait qu’ici on peut dĂ©border sans crainte. (Nora Barbier)

🇬🇧    Simon Rayssac’s paintings are a vivarium. A vivarium without enclosure, composed of slightly agitated sensory beings. Fragilely erected, they thwart meanings. If we place ourselves on the scale of the infinitesimal and we use the right lens to see it, the most ordinary thing appears as a singular being, with its own outfit, its own resonance field; in this case an oar, foliage, rings in the water. The trivial, the infinitely small, is where we breathe because everything is tenuous and changing. Here, there are no laws, but there are winks. Everything is played out in a minimal inflection, an attention to the singularity of things that requires a slight adaptation of the code each time. A shadow, a movement, a modest geometry in which forms without contour are close and in which the colors give place to planes without depth. One dives, the floating becomes the very matter of touch, of the contact. But this floating hides another materiality, that of the brushstrokes. One imagines the hand, the body, restless. Emotion, humor, frustration, contemplation: on the canvas the brushstrokes have a talkative eloquence, seem to contain the thousand variations of a heart caught in the the hazards of daily life. The « splashing » is this material full of excitement, it gets carried away, in an astonishingly human way, and the indefinable distance separating each plane of the painting accommodates these overflows infinitely. Something of the softness of the gesture, of the glance makes one sense that here one can overflow without fear. (Nora Barbier)

 

 

đŸ‡«đŸ‡·Â Â Â  Le rose s’est doucement installĂ© dans la maison. Au dĂ©but c’était tout vide, c’était tout blanc, c’était tout lisse. Une fine couche de poussiĂšre recouvrait certaines piĂšces laissĂ©es dans un long Ă©tĂ© de somnolence. Le silence qui y rĂ©gnait avait suspendu l’apprĂ©hension du prĂ©sent. HermĂ©tique, dĂ©sincarnĂ©. Il a commencĂ© par repeindre les murs de la grande salle. Une plongĂ©e dans la couleur, tout simplement. Sur une table, des miniatures, objets pansements, maquettes en carton, reliques en terre cuite sont dĂ©posĂ©s lĂ . Le dĂ©cor est plantĂ©. Une faible lumiĂšre du jour Ă©claire leurs faces arrondies, fait briller les traits colorĂ©s et l’aquarelle coule sur les papiers dĂ©coupĂ©s. Des formes Ă©nigmatiques renvoient Ă  un langage rituel, une sorte de flottement entre les Ăąges, faisant appel Ă  notre corps organique. Un langage de flux, de veines, d’hĂ©moglobine diluĂ©e. Les membranes du coeur palpitent Ă  la surface d’une toile encore tiĂšde, un nuancier dĂ©pliĂ© explore les sentiments humains. Dans les casseroles, reposent les mĂ©langes d’acryliques et de condiments. C’est dans la cuisine que Simon entrevoit des assemblages de textures, des amalgames de formes molles, laissĂ©es au repos pour le regard mĂ©ditatif, entre une tasse de cafĂ© chaud et un cendrier plein. Au quotidien, dans cet espace de vie, tout s’agence intuitivement, selon les prĂ©monitions amoureuses et l’inconscient doucement Ă©veillĂ©. A l â€˜Ă©tage, il y a la chambre. Le soleil passe au travers de la lucarne et la remplit d’une lumiĂšre chaude. Il est restĂ© lĂ  trois jours, Ă  tourner en rond, Ă  s’imprĂ©gner des traces du passĂ©. La poussiĂšre des annĂ©es d’oubli est colmatĂ©e avec la naissance d’une nouvelle histoire. Ecrite en quelques jours avec ses doigts dans la peinture, avec les bribes de ses rĂȘves imprimĂ©s sur les parois de plĂątre. Au milieu de la piĂšce il y a une trappe, une Ă©chelle sans barreaux qui mĂšne sur les toits. Il n’est plus question de s’échapper. Un peu partout, des explosions de couleurs, des formes qui prennent leur envol dans l’espace d’une saison, entre les murs, sur les cloisons d’une chambre Ă  l’abandon. Simon repeuple l’histoire du lieu. Il rĂ©invente les habitants, il refonde des familles faites de peaux tableaux et de noms collectionnĂ©s. Rien de tout cela n’a Ă©tĂ© laissĂ© au hasard. (Laurie Charles)

 

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